Conclusion

Conclusion

Etre allé au bout de mon rêve, l’avoir réalisé m’a donné une force et une confiance en moi incommensurable. Aujourd’hui, rien ou presque ne me semble impossible et comme je le dis très souvent : quand on veut, on peut ! La force me semble à la base de la réussite. La vie facile dont tout le monde rêve aujourd’hui ne rend pas forcément fort mentalement, je l’ai constaté à travers mes conférences données dans les écoles, on manque beaucoup de confiance en soi. L’assistanat est tellement développé que l’on ne fait plus appel à ses ressources mentales. C’est en vivant des situations et des moments difficiles que j’ai développé mes forces intérieures, ma volonté, mes capacités à aller au bout des choses. A tous ceux qui ont un rêve en tête, je leur dirais : foncez, ne vous posez pas de questions, réalisez le, vous ne le regretterez jamais. Le jour de l’arrivée, je me suis senti l’un des hommes les plus heureux de la planète, un bonheur très intense et très profond : je venais de réaliser ce dont beaucoup de gens rêvent, faire le tour du monde !
Ce qui rend très heureux aujourd’hui c’est d’être riche spirituellement, de me sentir libre, de ne plus désirer ce qu’ont les autres ou vouloir sans cesse plus, de savoir que tout est question de volonté, d’être conscient de ce qui me rend heureux : d’être moi-même ! J’ai le sentiment de vivre pleinement ma vie et de profiter de chaque moment, du fait que j’ai pris conscience de la valeur de la vie et de la richesse du bonheur. J’y suis parvenu en quittant le système, en prenant le temps de penser et d’analyser, en cherchant à comprendre qui j’étais et ce dont j’avais besoin. Quand certains de mes amis envient mon bonheur et ma manière de voir la vie, je leur réponds que c’est le résultat d’un travail sur soi-même de longue haleine. Il m’a fallu me détacher de mes attaches familiales, de mes racines, de mon petit confort mais surtout devenir de plus en plus égoïste dans mon bonheur. J’ai compris qu’avant de pouvoir donner du bonheur aux autres je devais moi-même être pleinement heureux ! C’est un peu contraire aux principes de l’éducation judéo-chrétienne mais très proche des pensées bouddhistes. Je rappelle que le bouddhisme n’est pas une religion mais une philosophie de vie ; je ressens très fortement qu’en étant devenu moi-même, je me suis tout naturellement rapproché des bouddhistes et de leur philosophie.

Mon éducation, le système dans lequel j’ai vécu les vingt sept premières années de ma vie, m’avaient guidé vers un “bonheur matérialiste” ; mes soixante dix mois de voyage m’ont permis de découvrir que le bonheur était “mental”, plus spirituel ! Tout ce que j’ai vu, vécu et compris me permet, aujourd’hui, de vivre une deuxième vie. J’ai signé un contrat avec la vie et le bonheur ; je suis devenu quelqu’un d’autre. Je ne souhaite pas réussir dans la vie mais réussir ma vie !

Je ne me suis pas réintégré, comme je le pensais le jour de mon arrivée, sans doute trop conscient de ma liberté et me sentant trop différent dans mon propre pays. Depuis mon retour, j’avoue n’avoir rencontré que très peu de gens équilibrés et heureux qui l’expriment à haute voix. Certains témoignages accablants recueillis lors de mes conférences diaporamas ne m’ont pas du tout incité à me réintégrer. Je ne suis pas le seul à constater que dans nos pays développés, la vie est compliquée et que la joie de vivre manque. Personnellement, je ressens le besoin d’être entouré de gens positifs et plein de joie de vivre, c’est pour ces raisons que je quitte de nouveau mon pays.

Mon voyage m’a apporté une grande liberté, celle de changer mon destin en suivant mes intuitions. Je l’ai dis précédemment, être différent dans son propre pays n’est pas chose facile, m’expatrier me facilitera sans doute la tâche car je serai déjà différent dans mon pays d’accueil ! J’ai eu la chance d’être invité au Costa Rica, par un ami français rencontré lors de mon périple, pour écrire mon récit de voyage. A cette occasion, je suis tombé amoureux du pays mais surtout d’une Costa Ricaine, elle aussi différente. Je m’installerai donc bientôt dans ce charmant pays d’Amérique centrale où la nature est encore reine et les habitants (les Ticos) plutôt conviviaux et chaleureux, plus insouciants et donc moins stressés.

A tous ceux qui se posent la question suivante : « Vais-je repartir pour de nouvelles aventures ? », je réponds sans aucun doute oui. Je l’avoue, six années de voyage, de vie nomade, c’est extraordinaire mais fatigant parfois usant. Il s’agirait donc de projets plus petits, une vie plus sédentaire. Je me verrais davantage aller vivre quelques mois dans certains pays déjà visités (Népal, sud du Chili…) pour découvrir leur culture plus en détail.

« Ai-je d’autres rêves ? » Oui ! Vivre une année complète chez les Inuits dans le grand Nord canadien et passer mes vieux jours sur un voilier.

Eric Gay le 18 novembre 2010
 

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